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Auditorium du Musée Royal d'Art et d'Histoire - Cinquantenaire (10, Parc du Cinquantenaire - 1000 Bruxelles - )
On nous a menti. Narcisse ne souffrait pas d'un trop grand amour de soi, mais d'un cruel manque d'amour d'autrui. Etant le fruit d'un viol, il n'est même pas exclu qu'il se soit détesté. En tout cas, il ne s’est pas noyé par accident, comme on le prétend, mais suicidé… Ce colloque n'est pas un colloque de plus sur la perversion narcissique, concept galvaudé, ni une messe psychanalytique sur le narcissisme. Nous avons souhaité réexaminer, sans langue de bois, tout ce qui nous plonge dans une trop actuelle « ère des Narcisse ». Et nous demander comment organiser la résistance. A la suite des colloques "Pourquoi la guerre?" et "Pourquoi la violence?", il sera à nouveau question de la violence faite aux femmes, de l'inceste, du radicalisme, etc. Et pour clôturer ce cycle, la philosophe Olivia Gazalé, creusera cette question interpellante : et si le virilisme faisait autant de dégâts chez les hommes que chez les femmes?
Il faudra faire la part du mythe de Narcisse tel qu'il se présente dans ses premières occurrences (Conon, Ovide, etc.) et celle de la théorie psychanalytique (narcissisme primaire et secondaire chez S. Freud, stade du miroir chez J. Lacan, etc.). Il nous faudra également laisser une place à la nymphe Écho, privée de parole là où Narcisse, à certains égards, est privé d'ouïe.
Nous nous demanderons pourquoi, aux dires de Marie-France Hirigoyen, Œdipe recule devant Narcisse. Comme nous en avons pris l'habitude, nous poserons les questions, par cercles concentriques, aux niveaux individuel, interpersonnel, groupal et collectif.